Profitez des vacances pou découvrir le bleu (Ao), une couleur emblématique du Japon. Une superbe exposition à l’espace DENSAN Paris jusqu’au 20 mars 2020
Si de nos jours le mot Ao désigne la couleur bleue en général, à l’époque d’Edo, il indiquait le bleu indigo, alors très présent dans la société. Cette couleur emblématique de l’archipel se décline en 48 nuances différentes, chacune portant un nom. Le bleu est très répandu dans le secteur de la céramique, en particulier le porcelaine de Seto.
Le bleu indigo, une couleur enracinée dans la culture japonaise.
La plus ancienne pièce de teinture en fil de soie indigo du Japon est conservée dans le temple Todai-ji à Nara. Elle dâte de 752 et fût réalisée pour fêter la construction du grand Bouddha.
A la période Azuchi Momoyama, le seigneur de Tokushima déclara comme première industrie, la teinture indigo. L’activité se développa dans tout l’archipel. Utilisée pour les vêtements de coton, la technique fût appliquée pour les rideaux( Noren) ou les bannières(Nobori).
La plante indigo était déjà très prisée par les guerriers samuraï de l’époque des luttes entre les provinces, pour ses propriétés (anti-bactérienne, résistante aux mauvaises odeurs et aux salissures ) et pour sa beauté.
La teinture indigo fût au sumum de sa popularité à la période EDO.
Le bleu indigo à l’honneur à l’espace DENSAN.
Plusieurs artisanats d’excellence représentatifs de l’utilisation de la couleur bleue seront présentés durant cet événement :
– Seto Sometsuke – yaki / porcelaine de Seto
Depuis le 11e siècle, la région de Seto qui comprend l’un des six fours historiques de l’archipel, se distingue par la créativité de sa céramique utilisant une vaste gamme de couvertes. La technique de peinture bleue sur porcelaine Sometsuke de Gosu prit son essor à la fin du 19e siècle ; la porcelaine Sometsuke – yaki fut reconnue en tant qu’artisanat traditionnel en 1997.
– Tsuboya – yaki / céramique de Tsuboya
Au début du 17e siècle, le royaume de Ryukyu, actuels archipel et préfecture d’Okinawa, invita des céramistes coréens venant de Satsuma (actuelle préfecture Kagoshima) pour développer la fabrication de la céramique. En 1682 durant l’ère Edo, les 3 fours d’origine ont été rassemblés à Naha dans un même
quartier nommé Tsuboya. Fabriqué dans la préfecture d’Okinawa, la céramique Tsuboya-yaki fut désignée comme artisanat traditionnel en 1976.
– Shodai – yaki / céramique de Shodai
Lorsqu’en 1632 le chef de clan Tadatoshi Hosokawa quitta le fief de Buzen pour prendre le contrôle du fief de Higo, deux maîtres potiers furent nommés, marquant ainsi le début de la fabrication de Shodai-yaki. Fabriquée au nord de la préfecture de Kumamoto à partir d’une argile locale riche en fer, cette céramique simple et robuste se distingue par une méthode de coulée d’émail créant des couleurs de glacis profondes et subtiles ; elle fut reconnue comme artisanat traditionnel en 2003.
– Hagi – yaki / céramique de Hagi
Hagi-yaki est un style de céramique fabriquée dans la ville de Hagi (préfecture de Yamaguchi) reconnu comme artisanat traditionnel en 2002. Ses débuts datent d’il y a 400 ans, lorsque de retour d’une campagne sur la péninsule coréenne,
le seigneur féodal Terumoto Mori ramena avec lui deux potiers coréens. Très populaire à la période Taisho (1912-1926), elle devint l’un des styles de poterie préféré des experts en cérémonie du thé. Sa particularité provient de fissures profondes dans l’argile qui dilatent et contractent l’émail donnant lieu à des variations de couleur appelées Hagi no nanabake (les 7 déguisements de
Hagi).
– Tamba Tachikui – yaki / objets en céramique
Datant de la fin de la période Heian (794-1185) et né dans la ville de Tambasasayama (préfecture de Hyogo), le Tamba Tachikui-yaki fait partie des six anciens fours historiques du Japon. Les cendres du bois de pin utilisées dans le four durant la cuisson fondent sur la glaçure, provoquant des variations de couleurs et d’étonnants motifs appelés haikaburi (marques de cendres) bien spécifiques à ce type de céramique reconnue en 1978 comme artisanat traditionnel.
– Awa washi / objets en papier washi
Un document du 9e siècle atteste que l’histoire d’Awa Washi remonte à 1.300 ans ; à l’époque, une famille au service de la cour impériale connue sous le nom d’Inbe, cultivait du lin et du mûrier et produisait du tissu et du papier. Désigné comme artisanat traditionnel en 1976 et fabriqué dans la préfecture de Tokushima, l’Awa Washi est doux, souple et étonnamment résistant, avec un type de texture et de
coloration délicates que seul un papier fait main permet d’obtenir. Ce papier indigo est représentatif des papiers teints naturellement et compte parmi les meilleurs papiers d’art, d’artisanat et d’emballage.
– Murayama Oshima Tsumugi / tissu en soie à l’indigo
C’est en 1920 que deux techniques ont été combinées pour produire le textile de soie Murayama Oshima Tsumugi réalisé près de la ville de Musashimurayama à l’ouest de Tokyo : celle de l’ikat teint à l’indigo associée à un tissu de soie tissé avec un fil dupion, l’ensemble nécessitant une quarantaine d’étapes de fabrication.
Sa qualité et sa durabilité ont fait la renommée de cet artisanat traditionnel reconnu en 1975 et désigné comme « Bien culturel immatériel » dès 1967.
– Edo Mokuhanga / estampes sur bois
C’est à la fin de la période Edo (1603-1868) que la technique des estampes sur bois ou Edo Mokuhuhanga s’est développée dans la région de Tokyo ; devenue très populaire au Japon, elle reflétait fidèlement le mode de vie quotidienne des gens d’Edo, ancien nom pour Tokyo. Le processus de production de l’estampe sur bois exige qu’un artiste, un sculpteur sur bois et un imprimeur créent conjointement une oeuvre pour un éditeur qui la produira en grand nombre. L’Edo Mokuhuhanga fut reconnu comme artisanat traditionnel en 2007.
Les 28 et 29 février auront lieu des conférences – démonstrations et workshops à l’ESPACE DENSAN.
du 1er février au 20 mars 2020
ESPACE DENSAN
8 bis rue Villedo 75001 PARIS
Tél. 01 40 26 66 70 – ouvert du lundi au samedi de 11h à 19h
mw@sasenis.com – www.espacedensan.com
